Les Rois d’Islande, méli-mélo légendaire


Roman / lundi, mars 5th, 2018

« Le moins qu’on puisse dire, c’est que les Islandais ne se prennent pas pour des merdes. Vous vivez dans des taudis en tourbe et vous jouez les grands seigneurs. C’est à croire que vous vous prenez pour des rois. »

C’est un tourbillon de noms, de lieux et d’anecdotes. Les Rois d’Islande ont des visages multiples mais répondent tous à des patronymes identiques. Autour des Knudsen gravitent les filles et fils de dont l’homonymie trompeuse voudrait faire croire à une seule et gigantesque famille.

Drôle de galerie que celle qui rassemble Arnfinnur, Jeggvan le Feroïen, Tómas Guðmundsson, Júlía de Klöpp, Þórhallur Jökulsson, Eínar Grimsson et Steinn Steinarr. Entre deux cuites sévères au Brennivín, invention et réalité convergent, dressant le portrait fabuleux d’une Islande indissociable de son folklore culturel et comportemental.

Alors qui est qui ? Conseil avisé : mieux vaut ne pas y réfléchir trop longtemps. Dans une fresque aussi épique que celle-ci, qu’importent les identités. Puisque les Islandais ne sont qu’un peu plus de trois cent trente mille, puisqu’ils s’estiment tous descendants de deux rois fantasmagoriques, et surtout puisqu’ils se connaissent tous sans exception de l’irréelle Tangavík à l’historique Reykjavík, on joue le jeu et on se laisse porter par les dizaines de vies qui rythment la généalogie légendaire tissée par Einar Már Guðmundsson.

Lire le dernier paragraphe du roman

« Martin Skærgaard tourna aussitôt les talons, furieux. Sur quoi, Árni Knudsen cria dans son dos : ‘Nous sommes les rois d’Islande.’ Puis il ramassa ses affaires, d’en alla et disparut pour toujours. »