Les Etoiles s’éteignent à l’aube, l’espoir sublimé


Coup de cœur, Roman / jeudi, mars 15th, 2018

« J’ai entendu dire une fois par des anciens que les Ojibwés avaient coutume d’enterrer leurs guerriers assis, face à l’est, là où se lève le soleil, avec toutes leurs armes et leurs affaires autour d’eux. »

C’est un livre qui vous happe. Le genre de ceux qu’on redoute de fermer une fois terminés. Les Etoiles s’éteignent à l’aube crée une bulle à laquelle il est difficile de résister. En lire quelques phrases, c’est déjà oublier l’agitation du monde qui nous entoure. Richard Wagamese est un conteur extraordinaire qui sait donner corps à ses récits.

Loin de la ville, de la crasse, du vice et du cancer, les Starlight père et fils obtiennent enfin les réponses à leurs questions. Voyage initiatique pour l’un, ultime traversée pour l’autre, ils aspirent tous deux à un retour aux sources, chacun à sa manière. À la colère succèdent la déception, l’acceptation, le pardon. Les Etoiles s’éteignent à l’aube est une ode à l’apaisement, une bouffée d’oxygène pour ce monde qui va trop vite et s’oublie. À travers les forêts de pins, au pied des montagnes, sur les rives du fleuve, Wagamese rappelle qu’il existe une alternative pérenne à l’individualisme et à la rancœur.

On voudrait se perdre définitivement dans ce monde porté par l’espoir. On y apprend que la rédemption est possible pour tous et qu’il ne tient qu’à nous de l’accueillir pour enfin aller de l’avant. On ressort grandi du texte de Wagamese. Un peu amer aussi. On souhaiterait que ce voyage dure toujours.

Lire le dernier paragraphe du roman

« Il souleva une main à l’idée de son père et de sa mère et de cette lignée de personnes qu’il n’avait jamais connues, puis il enfourcha sa monture et, dans le crépuscule, il retourna à la ferme où l’attendait le vieil homme, un paquet de cartes sur la table balafrée et délabrée. »